Biographie de Yong Mei Hu sur le site Bach Cantatas
 
Playing Chopin, Preludes 22, 24.
 
Yongmei Hu en concert de gala : Tchaikovsky Piano Concerto n°1 in B Flat Minor. With Azerbaijan State Symphony Orchestra
Interview de l'artiste.
L’or léger qu’elle murmure
Sonne au simple doigt de l’air,
Et d’une soyeuse armure
Charge l’âme du désert…
Paul Valéry
Son concert enregistré se poursuit avec CHOPIN, dont elle interprête le concert n° 1 en E mineur, op. 11. Bon sang, je suis un inculte, et ne connais de ce compositeur que sa passion pour son chat ; mais là, est-ce CHOPIN que j’entends, ou ma propre âme que cette artiste parvient à extraire de sa gangue ? Si tel est le cas, alors CHOPIN est un Alchimiste dont les formules magiques attendaient qu’un artiste en décode la subtile composition : YONGMEI que je remercie de m’avoir fait découvrir ce chant de l’âme au plus près des sources qui l’ont composé.
Mon jeune voisin, agé de 13 ans, m’aborde l'autre jour, assez fier, et me raconte qu’il vient de débusquer sur le Net des informations de première main, que selon lui, jamais je n’aurais pu trouver dans aucune revue spécialisée. Son professeur de musique lui avait en effet demandé de mener une enquête sur ARTHUR SCHNABEL. Et voici que mon jeune ami me détaille la vie, l’œuvre du célèbre artiste, persuadé de m’épater de sa connaissance nouvellement acquise. J’hésitais : fallait-il le laisser à son triomphe et ne point blesser son enthousiasme, ou fallait-il lui dire la vérité ? En effet, un concours de circonstances tout à fait extraordinaire venait de se produire dans l’espace temporel des 24 heures écoulées, exactement ce que l’écrivain Dominique AUBIER, auteur de la Face cachée du Cerveau, appelle un plan de cohérence, ce phénomène qui pose sur le même plateau deux événements en apparence indépendants l’un de l’autre, mais pourtant liés par leur synchronicité. La veille au soir, nous recevions justement à dîner en famille, dans notre maison normande, la pianiste YONGMEI HU qui arrivait tout juste de Californie où elle réside…
Yongmei Hu a enregistré à Lucerne un disque sur lequel elle interprète Johannes Brahms, Sonata n°3 in F minor Op.5 et Franz Schubert Sonata in B flat major D 960 et vient de donner un concert à la radio de Los Angeles, Sundays Live.
Elle s’est produite, tout au long de l’année 2009 en Chine, à l’Opéra de Pékin et a donné  le 22 mai 2011 un récital à New York, au Lincoln Center, Alice Tully Hall. Au programme : Brahms : Sonata F Minor Op. 5 n° 3 et Chopin : 24 Prélude Op. 28. Le dimanche 29 juin 2014, elle donnera un concert en la Cathédrale Américaine de Paris, à 16 h : Chopin, Debussy, Moussorgsky seront au programme.
Yongmei hu : http://www.yongmeihu.com
 
FÉLIX MENDELSOHN - BARTHOLDY et sa symphonie n° 4 en A majeur, Italienne Op. 90 termine le concert : mais comment pourrais-je apprécier le doigté, la vitesse, la tension, le contrôle dont l’artiste investit la partition, moi qui de la musique ne connais que… Ici, tandis que YONGMEI lance son allegro vivo, j’entends L’ODE SECRÈTE — encore un poème de PAUL VALÉRY, poète de l’esprit dont toute l’œuvre est édifiée sur la musicalité du verbe, en adéquation exacte avec l’idée exprimée. Suit l’Andante con moto, et j’entends un extrait de PALME, qui chante le miracle de la pensée se découvrant elle-même :
 
« — Calme, calme, reste calme !
Connais le poids d’une palme portant sa profusion ! »
 
Enfin, con moto moderato et Saltarello, et la joie de la rencontre est intense. Sous les doigts caressant l’ivoire chaque note convoque une parole. Me parvient l’écho de ces vers inoubliables :
« Salut! Divinités par la rose et le sel,
Et les premiers jouets de la jeune lumière,
ILES !… Ruches bientôt, quand la flamme première
Fera que votre roche, îles que je prédis,
Ressente en rougissant de puissants paradis… »
Paul Valéry, la Jeune Parque
«Admire comme elle vibre
Et comme une lente fibre
Qui divise le moment
Départage sans mystère
L’attirance de la terre
Et le poids du firmament !
L’or léger qu’elle murmure
Sonne au simple doigt de l’air,
Et d’une soyeuse armure
Charge l’âme du désert.
Une voix impérissable
Qu’elle rend au vent de sable
Qui l’arrose de ses grains,
A soi-même sert d’oracle,
Et se flatte du miracle
Que se chantent les chagrins.
Cependant qu’elle s’ignore
Entre le sable et le ciel,
Chaque jour qui luit encore
Lui compose un peu de miel.
Sa douceur est mesurée
par la divine durée
Qui ne compte pas les jours,
Mais qui bien les dissimule
Dans un suc où s’accumule
Tout l’arôme des amours…»
 
Paul Valéry, l'Ode secrète
Il se trouve, expliquais-je à mon jeune ami, que si tu m’avais parlé hier matin de ton devoir de classe sur SCHNABEL, je t’aurais présenté à celle qui fut l’élève du premier disciple de ce maître, le professeur AUBE TZERKO. YONGMEI t’aurait  raconté, non pas ce que l’irremplaçable Internet diffuse déjà, mais cette jeune artiste dont le critique LYN BRONSON souligne l’intelligence, le goût, le raffinement t’aurait montré directement sur le clavier en quoi réside le secret du compositeur dont tu cherches les références.
Mon voisin en était sidéré. Et il y a de quoi ! Lui qui me parle d’un compositeur dont il glane des informations sur le Net, et moi qui venais, la veille, de rencontrer l’artiste qui en était la disciple ! Signe, signe évident, me dis-je, signe donné par la vie qui crée ces conjonctions qui ne doivent rien au hasard, à moins que le hasard, comme le dit BERNANOS, ne soit la logique de Dieu. — Oh je le reconnais, ma subjectivité est immense : je fus séduit par Yong Mei sans même l’entendre jouer de PROKOFIEV la célèbre Sonate n°6 en A majeur, Op. 82 ! Mais avouez : quelle coïncidence !
Je fus d’abord intimidé : cette jeune femme, née à Shanghai, grand prix de la société musicale de Carmel, élève de NATHAN SCHWARTZ, MACK MCCRAY, PAUL HERSH. Disciple de MISHA DICHTER, RICHARD GOODE, LEON FLEISHER et ANDREAS SCHIFF. A quoi elle ajoute une solide formation technique approfondie chez STEPHEN BISHOP-KOVECEVICH, YEFIM BRONMAN, VITALY MARGULIS et GYORGY SANDOR. Gagnante du prix SHERMAN CLAY au concours international des jeunes artistes à San Francisco, elle bénéficie des chaleureuses recommandations de MEHLI MEHTA, chef d’orchestre à Los Angeles.
Je suis hélas un ignorant. Je ne sais pas lire une partition, et n’ai aucune compétence pour juger de la qualité d’un jeu. Je l’ai dit franchement à YONGMEI. Elle ne m’en a pas voulu. Bien au contraire, je crois qu’elle a compris que dans mon innocence de profane, elle trouverait l’oreille attentive, simplement sensible, capable de sentir la musique plutôt que l’expliquer. Elle eut la générosité de m’offrir un enregistrement du récital qu’elle venait de donner à Prague, au fameux RUDOLFINUM, sous l’égide de l’INTERNATIONAL FOUNDATION OF ART AND SCIENCE de Florence, sous la direction d’ALFRED MARCO KÖNIG. Je le répète : la musique, je n’y connais rien. Mais en tant qu’écrivain, poète, je suis sensible à la forme, la construction, l’édifice d’une œuvre, et je sais, du moins je l’espère, apprécier l’esthétique d’un phrasé quand il déroule une pensée. YONGMEI nous livre-t-elle ROSSINI, qu’une fois de plus, mon aveu d’incompétence se doit d’être prudemment rappelé. Je ne sais rien de ROSSINI. Mais de l’interprétation qu’en a faite YONGMEI, je puis vous décrire ce qui me vint à l’esprit : un poème de PAUL VALÉRY dans un long frisson sensuel. Oui, c’est LA JEUNE PARQUE, dans ses vers sublimes qui accompagna le doigté de l’artiste…
par Dominique Blumenstihl - Roth
Prix des Poètes de la Ville de Dijon
Prix radiophonique SDR Allemagne
Yongmei Hu
 
Une expérience métaphysique
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