Concepts de la série radiophonique
La série Jehanne, la Délivrance se situe à l'instant où s'ouvrent les préparatifs du procès. Elle concerne la période qui s'étend du 9 janvier au 30 mai 1431. 178 jours d'interrogatoire soit 25 semaines, 25 épisodes.
Trois histoires s'y avancent parallèlement :
En 1431, à Rouen, Jehanne est confrontée à l'Evêque Cauchon et ses juges de l'Université de Paris ayant juré sa perte. Les greffiers Manchon et Boisguillaume prennent note du procès. Ils retrouvent leur ami Marchand, venu vendre des chevaux au comte de Warwick qui contrôle la forteresse de Rouen. Nous assistons d'une part en direct aux débats du procès, d'autre part, nous participons aux multiples discussions et rumeurs circulant dans la ville.
Matthias Dubosc, étudiant à la Sorbonne, a suivi ses maîtres (Beaupère, Gatinel) qui siègent au tribunal. Désirant assister aux séances, il obtient un sauf-conduit. Sympathisant avec les greffiers, il éclaircit la situation historique et politique. La perspective s'ouvre sur différents lieux : le tribunal, la cellule de Jehanne où se déroulent de nombreux interrogatoires, le domicile du greffier Manchon où s'exposent les intérêts et les forces en jeu. Evocation en flash back de l'épopée de la Pucelle.
En 1456, 25 ans plus tard, l'Inquisiteur général de France, Jean Bréhal, saisi par le Pape à la demande du roi de France Charles VII, donne suite à la requête de la mère de Jehanne et rouvre le dossier. Il étudie le procès de 1431, interroge témoins et accusateurs, casse le jugement et prononce la réhabilitation de la Pucelle.
Le feuilleton fonctionne sur différentes temporalités :
Le procès de 1431 : sont évoqués les hauts faits de la Pucelle, la prise d'Orléans, la bataille de Patay, le sacre du roi, le siège de Paris… La prison, les interrogatoires, les débats secrets au domicile de l'Evêque.
Le procès de 1456: défilé les protagonistes qui, 25 ans plus tôt, ont scellé le sort de la Pucelle.
Mgr. Jean Bréhal, narrateur, déroule le fil conducteur de la série. Grand inquisiteur de France 25 ans après la condamnation, il fut chargé par le roi Charles VII, la famille de Jehanne mais également le pape, d'instruire un nouveau procès. Il convoqua tous les protagonistes du premier procès encore en vie. Nous retrouvons ainsi les amis d'enfance de Jehanne, ses compagnons d'armes devenus de hauts dignitaires du royaume, mais également certains juges qui l'avaient condamnée. Cette troisième dimension du feuilleton nous projette en 1456, soit un quart de siècle après les faits, autant de flashes sur le futur par rapport au procès de condamnation de 1431. "Flash - futurs" et "flash - back" s'articulent selon un temps non linéaire : le temps de la mémoire.
L'Angleterre étant intimement liée à l'histoire de Jeanne d'Arc, une voix anglaise féminine apporte le contrepoint narratif en écho.
Ce qui est en jeu, c'est la vocation même de la nation dont les contours sont encore naissant. Jehanne est-elle, comme le croit sans doute sincèrement le Régent Bedford, une créature du diable ayant couronné un imposteur ? Ou, comme le pense Bréhal et le roi, mandatée par le Créateur pour doter la nation d'une mission messianique ?
Du point de vue technique, ce feuilleton a été écrit au moyen des critères initiatiques développés dans le livre La Face cachée du Cerveau, de Dominique Aubier. Cet ouvrage nous a permis de relever les incidences structurelles et archétypales qui charpentent l'épopée de Jehanne d'Arc.