La création radiophonique
 
Cette création répond à ce désir de libération. La radio me semble en effet le média idéal, ayant l'avantage d'être dégagé de l'image qui impose son contour formel. La radio donne la possibilité de présenter une réalité audible : il nous fallait une Jehanne qui nous parle, à nous, hommes de notre temps.
Qu'a-t-elle à nous dire ? Tout d'abord, sa véritable histoire.
Parions sur la possibilité d'un dialogue entre elle et les auditeurs ! Bien sûr, il a fallu se documenter, lire les livres les plus sérieux… et je ne cache pas ma sincère admiration devant l'immense travail réalisé par les historiens ! Henri Wallon, Quicherat, Anatole France ont livré une œuvre éblouissante. La documentation une fois réunie, j'ai préparé le plan et me suis mis au travail. Après quelques semaines, la première mouture du projet fut imprimée. Le projet prenait tournure mais j'étais bien incertain quant à son avenir et la possibilité de jamais porter l'œuvre jusqu'à la production finale d'un enregistrement. Et puis, il me manquait l'essentiel : l'accord de la première intéressée. Oui, il ne suffit pas de disposer des éléments techniques pour s'attaquer à une œuvre. Il est nécessaire de recevoir une forme d'adoubement, du moins la permission expresse des ayant-droits. Le droit d'auteur, en France, protège une œuvre pendant 70 ans après la disparition de son auteur. Le procès de Jehanne est tombé dans le domaine public, c'est évident, mais sa mémoire, sa souffrance, son attente : qu'en est-il ? Sont-elles "libres de droits" ? Que Jehanne en personne se prononce sur mon intention de réaliser une œuvre radiophonique sur sa vie, qu'elle-même, par quelque moyen à sa portée dans l'au-delà, m'envoie un signe m'autorisant — ou non — à rouvrir ce dossier.
… C'était le 31 mai 2009. La veille, en commémoration de sa mort sur l'échafaud, j'avais allumé, dans le jardin, un cierge à sa mémoire devant une pierre contre laquelle j'avais adossé son portrait. La petite flamme avait brûlé toute la nuit, espoir naïf que la conscience éternelle de Jehanne soit sensible à ce geste. Le lendemain matin, j'allais faire quelques courses au marché de Verneuil sur Avre. Une grande fête médiévale s'y donnait pendant trois jours. Après avoir trouvé une place de stationnement, à peine sorti de la voiture qu'au loin, sur le présentoir d'une échoppe de foire, une pièce d'or brillant au soleil… Je demande au vendeur quel est cet objet. Il le décroche de son présentoir, surprise : c'était le blason de Jeanne d'Arc, deux fleurs de lys à droite et à gauche d'une épée couronnée. Etait-ce un signe favorable autorisant l'écriture du projet radiophonique ?
Pure et sans tache doit être la victime
pour que l’holocauste soit acceptable.
(José Rizal, Noli me Tangere)
Le supplice de Jeanne d'Arc : Une préfiguration de la Shoa
 

Dans son ouvrage Le Sel de la Terre, l'actuel souverain pontife, Benoît XVI, pense que la Crucifixion préfigurait de loin l'horrible Shoa. Il m'a semblé que le bucher de Jehanne à son tour confirmait cette signalisation tragique. Oui, le supplice de Jehanne d'Arc est indéniablement annonciateur du négationnisme. Prédictif de l'assassinat de tout un peuple. Elle est victime d'un régime de terreur au service du totalitarisme.
Ce totalitarisme, comme le dit Hannah Arendt, s'exprime précisément dans la négation de l'être et son intime adhésion aux forces de l'Esprit.
Aussi, avec l'assassinat commandité de Jehanne, c'est assurément l'humanité tout entière qui se retrouve dès lors jetée vivante dans la fournaise. Avec pour juges, des infâmes qui démontrent qu'en matière de veulerie, Eichmann, Heydrich, Göring et toute la clique des Nazis n'ont rien inventé.
André Malraux a relevé une  série de "coïncidences" de dates, toutes greffées sur cette structure invisible qui  tisse  l'Histoire. La libération d'Orléans tombe effectivement un 8 mai 1429… C'est dire que le destin de cette femme nous concerne et touche la nation. Autre date, celle de la bataille de Patay qui défait l'armée d'occupation, un mois plus tard le 18 juin 1429. Malraux souligne que nous avons donc les dates des 8 mai et 18 juin 1429, dates monstres de l'histoire de France qui renvoient clairement à l'autre Charles — de Gaulle — qui tirera lui aussi le pays de la  soumission quelques cinq siècles plus tard…
Enfin se pose la question de la responsabilité individuelle. En d'autres terme : où en sommes-nous, de notre propre capacité d'engagement face aux violences, face aux totalitarismes, quelqu'ils soient ? Quel message la Pucelle d'Orléans nous laisse-t-elle aujourd'hui ? Sa vérité a-t-elle été comprise ? A six siècles de distance, il bien est difficile de franchir la forteresse que dresse le temps ! Est-il possible aujourd'hui de renouer avec cet esprit d'unité ?
Autre coïncidence de date : l'année 2010 de notre calendrier correspond à l'année 1341 du calendrier musulman. C'est dire que le temps est au rendez-vous ! C'est aussi en 2010 que le porte-hélicoptère "Jeanne-d'Arc" entame son dernier tour du monde, sa dernière sortie…
Il est temps désormais de "libérer" Jeanne d'Arc du musée, de lui rendre l'hommage qu'elle mérite et d'avancer une mise au clair de sa mission. C'est tout le sens de cette création que dépasser enfin les poncifs historicisants pour enfin aborder le sens de l'épopée et sa projection symbolique sur notre temps.
Découvrez le livre : Jehanne, la Délivrance.
Pour en savoir plus sur l'histoire de Jehanne d'Arc et pour aller plus loin que les clichés de l'histoire conventionnelle…
  Grand feuilleton radiophonique
  25 épisodes de 20 minutes
  Pour les radios associatives
  francophones.
  Cette série est dégagée de toute influence politique.
Nouveau :
Jeanne d‘Arc,  la Délivrance
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Jehanne ,
 
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